Rhume de l’hypocondriaque

hypocondriaque canin

chien couvert en hiver

Il a une présence reniflante, sonore, celle de la morve qui racle, qu’il déglutit et régurgite. Son nez protubérant aspire l’air dans un reniflement encombré. Sa bouche tousse en roulant les glaires. Son objet fétiche est un sac-arsenal contenant mouchoirs en papier, écharpe contre le froid, foulard contre le frais, huiles essentielles, spray nasal, pastilles pour la gorge. Sa principale occupation est de se trouver des maladies sur le web, il s’auto-diagnostique des symptômes installés ou s’insinuant. Il lui faut parfois trancher entre deux infections incompatibles. La plus grave est souvent la plus probable.

Il a été un enfant plaintif, chronophage du temps de ses parents. Il avait besoin d’un câlin pour s’endormir, se rendormir, craignait de prendre froid si son pied s’échappait de sous la couette. Soudain il avait trop chaud, il criait, les monstre-bactéries s’immisçaient dans son lit, la fièvre, oui, c’était sûr, il ne se sentait pas bien. Il fallait prendre la température, préparer un verre de lait, le bercer. La matin venu un autre mal le tourmentait. Toc, toc, il fallait se laver les mains, toc toc prendre un bain, toc toc décaler l’école au lendemain. C’est à cette époque qu’il perdit l’usage de son prénom pour le sobriquet de morveux.

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