La Colombine du soleil

Elle a la vue perçante et des mains-soleil. Quand elle souffle sur ses paumes de main, le soleil se lève. Et chaque claquement de doigts fait percer un rayon. Elle s’y accroche, se balance doucement et contemple la terre qui s’éloigne. Elle guette l’éclat de rosée, plonge en piquet et gobe la perle humide. Ça claque, lui éclabousse la langue, tapisse son palais de la saveur humide de la fleur qui s’éveille. Elle goutte l’univers en une gorgée. Ce goût-instant, si bon, la ravit, si fugace, la frustre.

Elle se déplace sans cape ni ailes, par sa seule envie de planer. Elle s’approche alors de son astre tutélaire, sent avec bonheur chaque parcelle de son corps chauffer. Elle vole nue, le soleil à même la peau. Parfois elle se pose sur un nuage, en détache délicatement un morceau et s’en désaltère. Il n’y a rien de meilleur, sauf peut-être à y ajouter une noisette de voie lactée. C’est ainsi qu’elle entend la vie, cueillir à satiété ce que le ciel a à offrir.

Quand la nuit revient, le soleil se réfugie dans ses mains. Elle converse alors avec les étoiles qui savent tant de choses, ignorent tout de l’avenir. Elle écoute, bientôt somnole, bercée d’histoires des temps anciens. Elle rêve, sa main décrit un cercle d’où jaillit un trait de lumière qui va se ficher dans le ciel. Une nouvelle constellation, fille du soleil et du sommeil, vient de naître.

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2 réponses à La Colombine du soleil

  1. Duchamp dit :

    Cosmique et mélancolique
    Dada

  2. Duchamp dit :

    Cosmique et mélancolique.
    Dada

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