J’ai 80 ans, l’âge de prendre le temps que je n’ai plus, de me réapproprier ce que j’ai laissé filé, qui a pu m’échapper. J’ai 80 ans et la solitude s’est dressée devant moi. Je l’ai contourné à pas lents, me suis éloigné, l’ignorant. La solitude me suit, je la sens impatiente. Ce n’est pas étonnant, elle n’a pas eu beaucoup l’occasion d’apprendre des autres. Elle me croit une proie facile de par mon âge, elle pense que je l’accueillerai comme la seule amie qui pourrait me rester. Quelle ingénue. Bien sûr, à 80 ans j’en ai perdu des amis et des êtres chers. Mais la solitude n’est pas le manque. Et il y a tous ceux, encore présents, avec qui je continue à conjuguer la vie à tous les temps. Dame Solitude passez votre chemin, nous n’avons pas destin commun.
Message à la solitude
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