Écrire à pas de loup des mots dérobés, des mots dérivés, rivés sur le papier. Tout en retenue, écrire les mots, l’émotion, les phrases d’une rengaine, l’emphase d’un poème. D’une inflexion de voix, les mots s’envolent en course folle, résonnent dans l’écho des propos. Quand ils s’apaisent, se taisent, les corps prennent le relais. Ils esquissent des délices, s’esquivent, anonnent du bout des doigts. De râles en grognements la parole reste coi, quoi de plus animal que l’instinct de l’espèce qui exsudent les hormones, qui excitent chez les hommes des réactions bestiales. Mais l’esprit se rebelle et dicte ses coups au cœur, qui se réinterprète à l’aune de concepts. L’homme habille de paroles son animalité jusqu’à la travestir en vaine humanité.
Le propre des mots
Taggé cœur, corps, poème.Mettre en favori le Permaliens.