Je toque, le vide s’entrouvre. Une nuée de ballons s’échappe dans d’affreux croassements. J’appelle. Aucun écho ne répond. Je me penche. Mon visage est happé. Par quel méfait ma réalité se défait ? Dans ce nulle part, ici est tout petit et le lointain immense. Mon regard s’égare. A perte de vue. D’ailleurs je ne vois plus. Je voudrais leur crier de me rendre mes yeux mais ma langue s’entortille. Je défaille. La peur s’immisce dans les interstices de mes sens en errance. Cependant, j’entends. J’entends ce ricanement qui me fait reculer. Un claquement. Je tâtonne. L’endroit est étroit, les parois froides et le plafond à portée de doigt. Le sol se dérobe, je sens un bruissement, une montée d’air, une envolée d’espoir auquel me raccrocher. Mais il se désagrège en étoiles acérées, mes mains sont lacérées. Je voudrais hurler ma douleur. Même ça je ne peux plus. La boule de souffrance implose dans mon corps, me brûle et me dessèche. Je me recroqueville. Je ne suis plus rien qu’un petit tas de moi.
Le temps passe ; A moins qu’il ne se soit arrêté. Il fait pourtant son œuvre. Avec mes petits riens, je me suis reconstruit. Et j’en ai fait quelqu’un. Eux ne sont plus grand chose, une réminiscence, une évanescence, des êtres en transparence. Eux ne sont plus, plus que des ombres qui nourrissent mon nouveau terreau de je.
Très beau texte, une langue très poétique. Il trouverait sa place dans le concours éphémère lancé par Short dont la thématique est « exister ».
Merci François. Je me renseigne