(A écouter dans les textes en prompteur)
A la manière d’un slam
Je voulais faire un voyage qui ne tourne pas au mirage
J’voulais rencontrer des gens, autres que des clichés vivants
J’voulais découvrir des vies qui n’soient pas des effets d’mode,
Le quotidien authentique, loin d’un folklore pathétique
J’avais choisi sur brochure un circuit original,
Sortir des sentiers battus pour s’éloigner du banal
Des visites aseptisées, das achats chronométrés,
Des produits d’artisanat étiquetés Made in China.
Ça avait bien commencé avec une nuit chez l’habitant
Une bougie pour s’éclairer, un seau d’eau pour se doucher
Chacun parlait dans sa langue, avec ses mains, avec son rire
C’était simple et plein d’gaieté, et ça m’a fait chavirer
Ce fut pour les remercier que j’leur ai donné mes médocs.
Anti-diarrhée, anti-moustique… J’leur ai filé tout mon stock.
J’ai vécu un moment intense et l’espace d’un instant
Je me suis vraiment crû bon.
Mon tourisme est solidaire, mes convictions, solides, errent
Sur leurs sourires édentés, sur leurs vêtements élimés, sur leurs écoles sans cahier.
Les vacances sont terminées, je retrouve une aut’ pauvreté
Celle du gars en bas d’chez moi, à qui je file un billet
Celle du froid, des précaires en galère,
Alors je me porte volontaire pour la soupe populaire
Mais je ne trouve jamais l’temps d’y aller régulièrement,
Je négocie avec ma conscience, et j’envoie un chèque à la banque alimentaire.
Quand j’fais l’compte de mes bonnes actions, c’est pas extraordinaire
Même si c’est toujours mieux que rien, ça fait pas peur à la misère
Elle est là, bien installée aux frontières de mon quotidien.
Et de ce que j’en ai vu, j’préfère la côtoyer de loin.
Formidable comme tout ce qu’écrit Nadège Del
J’aime beaucoup !
Merci. C’est le fruit de l’émulation en atelier