Après quarante années passées au fond du trou, il quitte enfin la mine
Après avoir creusé, il préfère bêcher, respirer de l’air frais
Ah ! Près de son arbre, il s’assoie bienheureux, croque dans une pêche
Sauf quand certain matin, levé du pied marin, il s’adonne à la pêche
Le vent et le soleil ravivent son teint gris, lui donnent bonne mine
D’autant plus souriant que la ligne se tend, il mange le poisson frais
Au loto des anciens, il gagne le gros lot, un voyage tout frais
inclus. Il part heureux, arpente le Vietnam, par imprudence pêche
Curieux et inconscient, il entre dans un champ, saute sur une mine
* Ce poème est construit selon la contrainte Oulipienne de la terine, avec homophonie parfaite. Il s’agit de 3 strophes de 3 vers ayant le même nombre de pieds. La contrainte supplémentaire se situe dans le fait que chaque dernier mot de chaque vers se répète dans chaque strophe, en prenant un sens différent et en se décalant selon le schéma suivant : ABC / CAB / BCA.