Éloge du miroir
Au printemps des quinze ans
Désinvolte jeunesse
Qui exalte ses rêves
Le temps est à l’amour
A l’alcool, aux amis
Évoluent les amis
Leur vie comme un miroir
La perte d’un amour
Un travail pour deux ans
On entame ses rêves
Au fil de sa jeunesse
Sorti de la jeunesse
On perd certains amis
On enterre ses rêves
Dans le tain du miroir
On accroche les ans
On décroche l’amour
On investit l’amour
Dans une autre jeunesse
A bientôt quarante ans
Des enfants, moins d’amis
Miroir, mon beau miroir
Des contes pour de beaux rêves
Courtisant d’autres rêves
Cher botox, cher amour
On demande au miroir
Une deuxième jeunesse
Pour rester bons amis
A l’automne des ans
Et à quatre-vingt ans
On radote ses rêves
aux mamies, aux amis
Mémoire, mon amour
On revit sa jeunesse
Au-delà du miroir
La sextine est une forme poétique inventée par le troubadour Arnaut Daniel au XIIe siècle. Elle est composée de six 6 strophes de 6 vers qui ne riment pas. Les mots en fin de vers restent les mêmes, mais se répètent, en spirale, selon l’ordre suivant :
Strophe 1 : 1 2 3 4 5 6
Strophe 2 : 6 1 5 2 4 3
Strophe 3 : 3 6 4 1 2 5
Strophe 4 : 5 3 2 6 1 4
Strophe 5 : 4 5 1 3 6 2
Strophe 6 : 2 4 6 5 3 1
La sextine, de par sa construction, doit ravir les Oulipiens.
Très beau texte sur les différents âges de la vie. Je constate avec stupeur que le passage qui me concerne est à toute fin du poème. Srophe 5 ? Strophe 6 ? Snif !
Merci pour l’explication de la sextine, je ne connaissais pas cette forme poétique.
La beauté du poème ne laisse rien à dire.