Il y a des mâles aimants
Et puis des mâles habiles
Et des mâles avisés
Qui abordent, séduisent, mystifient
Des filles de bien
Qui tournent mal
Et tellement vite qu’elles se tordent les pieds,
Font un pas de côté
Empruntent un chemin de traverse
Il y a celui du vice
Et de la petite vertu
Du sexe à prix, net, désir non compris
Celui du plaisir sur commande,
Ou du plaisir à volonté
Celui du grand déballage sans se dévoiler
Des grandes démonstrations sans rien prouver
Qui se jette corps sans âme,
Cri sans cœur
Tête-à-queue
Cette nuit, à la fin de la passe
La fille de joie s’égaie
Sort de la rue, sort de l’impasse
S’ouvre un boulevard.
Les trottoirs ne sont plus un voie de garage
Les trottoirs sont un lieu de passage
Elle fait du lèche-vitrine
Déambule,
Sans se presser
S’arrête
A la terrasse d’un café
Et alors un regard
De travers, de velours
Interpelle,
Une parole
En l’air, prise au sérieux
Touchante,
Un geste
Pouvoir dire non.
Ou oui.
Et puis un jour
Il y a
Un homme et une femme