Verse l’eau

Verse l’eau

L'eau jaillissait à gros bouillon, à profusion. Elle s'épanchait dans les vergers, murmurant de douces ondines aux pommes, qui en rougissaient de passion. Elle emmenait ces émotions en effusion sous tous les ponts. Et quand l'ombre d'une hésitation faisait douter sur la direction, elle arrosait de ses flèches les cœurs…
Crânement bête

Crânement bête

Un crâne écervelé Échoué sur le bitume Veut créer la panique Il hurle pathétique J'veux retrouver mes pieds Sont perdus dans la brume Mais voilà qu'il s'enrhume Claq' des dents, hystérique Et finit édenté
Changement de saison

Changement de saison

Les feuilles s'accrochent aux arbres, Sous le feu de l'effort, deviennent rouge et or Mais le vent les malmène, par un soir de rafale Décroche ces flambeaux, et la pluie vire au gris L'automne s'économise et laisse le ciel blafard Quand partent les couleurs, s'installe l'hiver blanc
Vélo volé

Vélo volé

Je voulais un vélo Pour découvrir le monde Débrider mon esprit Mais un mauvais esprit Me vola mon vélo Rapetissant mon monde Il me reste du monde Roulant dans mon esprit Mes rêves à vélo La Terine est un poème en 3 strophes, construit avec une répétition du dernier mot…
L’amour exacerbé

L’amour exacerbé

Au premier regard, ils furent hypnotisés. L'évidence submergea le besoin de séduction. Elle ne vivait plus que par lui et pour lui, dans la quête de la gestuelle qui le ravirait. Elle pouvait rester des heures immobiles, indécise, tiraillée entre son envie d'entreprendre son amant et l'anxiété de le décevoir,…
L’épouvantail

L’épouvantail

Aucune réjouissance ne vint célébrer sa naissance Il ne fut pas désiré, sinon conçu par utilité Il ne fut pas dorloté, bercé par des vents indifférents Il ne vivait pas, il n'était pas, il avait une fonction Astreint à cet unique rôle, tout rêve était incongru Affecté à l'épouvante, l'affection…

Coups du sort

Il n'avait pas choisi son sort Vivant sans travail ni logis Buvant, chialant, pissant sous lui Son chagrin lui faisait grand tort Il dormait dans un corridor Quand il lui fallait un abri Il n'avait pas choisi son sort Vivant sans travail ni logis Trop saoul, trop sourd aux cris…

Le bonheur par tous les temps

Qui verse une larme de vie ? La pluie Qui brille et brûle à son réveil ? Le soleil Qui est le fruit de leur duel ? L'arc-en-ciel Ton trésor deviendra réel Si tu fais germer l'espérance Des ornières de l'existence La pluie, le soleil, l'arc-en-ciel