Je suis une main qui donne du vent et prend l’argent. Je suis une main qui semble se tendre, mais qui attrape, dépouille. Je suis une main qui s’offre ouverte pour mieux se refermer sur ce que vous possédez. Je suis une main aux longs doigts fins qui virevoltent, dansent et vous hypnotisent pour vous cacher ce qu’elle est : des doigts crochus prêts à s’emparer de vos billets, de votre monnaie.
Lorsque je saisis votre main, lorsque je sens sa chaleur, sa moiteur, je perçois vos doutes et vos attentes. Votre façon d’abandonner votre main dans la mienne, votre façon d’offrir votre paume pour en faire ressortir le sillons de votre vie et de votre cœur , votre façon de tressaillir quand je m’attarde ou me détache… je sais ce que vous voulez entendre. Ne jouez pas les impassibles. Je reconnais ce léger tremblement de fébrilité. Votre main me parle de vous. Lorsque je vous aurai lu les lignes du destin, vous repartirez les yeux dans la main, scrutant mes promesses d’espoir ; Vous repartirez la main dans la main, portée comme un messager précieux de vos désirs légitimés. Et quand vous mettrez la main à la poche vous réaliserez le prix de vos rêves candides.
Je suis une main douce au toucher, pénible au souvenir.