Le notaire se racle le cou, tire sur son oreille. Il écoute sa cliente. Il éclaircit ensuite les notions essentielles et incite à certaines corrections. Il sonne son clerc, sa secrétaire accourt. Le clerc est sorti s’aérer. Le notaire sourcille, s’étonne et s’irrite. Il renvoie la secrétaire à ses courriers. Il nettoie ses lunettes, et, séance tenante, écrit l’acte : Elle, tante Tontine, octroie à sa nièce Tirelaine, son or et ses carillons ; Elle en a toute une collection ! La nièce ricane, les carillons, elle n’en a cure, seul l’or l’intéresse. Outrée, la tante annule la transaction. La nièce, acculée, se renie : «Tatie, sur ta tête, c’était une sornette ! » La tante est triste et en colère: « Sotte, cesse tes allitérations. Tout s’éclaire, tu es cruelle. Tes attentions, nos soirées à rire et à causer étaient un calcul. Si c’est ainsi, tu n’auras rien ». Le notaire est tout contrit, car sans contrat, il n’encaissera aucun écot.
Le clerc tente une entrée tonitruante : il est là, tout ouïe, il se croit encore utile. Il est surtout licencié. Le salarié s’écrie, c’est insensé ! Le notaire le tance, l’incite à se taire. Le clerc acariâtre continue à râler. La tante et la nièce se ratatinent sous la tension. Le notaire sent leur stress et saisit l’occasion : il relit l’acte les concernant. Consentent-elles à conclure ? La nièce croit un instant en son étoile. Elle câline sa tante, loue son action et son trésor. Le notaire insiste. La tante, ulcérée, accuse sa nièce et le notaire : Elle est une raclure sans cœur, il est une canaille sans conscience. Elle écourte l’entretien, et laisse là les trois crétins. Ils ratiocinent sur leur sort, sans réaliser le lien entre leur attitude et la situation.
Savez-vous quelles sont les lettres les plus utilisées dans la langue française ? Celles qui composent le mot ULCERATIONS. Voici un texte écrit exclusivement avec ces lettres, et vous aurez remarqué qu’il manque notamment le « p », bien utile pour la forme négative.