(Disponible en audiotexte dans la rubrique à écouter)
Lorsqu’elle est née j’ai su que je serai désormais le plus heureux et le plus inquiet des hommes. Lorsque je l’ai prise pour la première fois dans mes bras, j’ai senti des fourmillements partir du bout de mes doigts, remonter, s’amplifier jusqu’à provoquer un tremblement de tout mon corps et un chavirement de mon cœur. Lorsque je l’ai regardée j’ai vu une épaisse tignasse brune, des yeux tout ronds tout bons comme des bonbons, un visage où se mariaient harmonieusement le petit nez de sa mère et ma large bouche, un corps tout menu tout contenu dans le calice des mes mains ; Je l’ai observée, admirée, et j’ai su que je tenais le portrait vivant du bonheur. Mais maintenant ce souvenir me tord le cœur car Ma Puce a disparu. Et je suis bouleversé, effondré. (…)